Les Taux d’Intérêt du 2ème Pilier Suisse : Ce qu'il faut Savoir
Posté le 30 oct. 2024

Les Taux d’Intérêt du 2ème Pilier Suisse : Ce qu'il faut Savoir

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Temps de lecture : 10 mins.

Comprendre le fonctionnement du système de retraite suisse est essentiel pour optimiser vos investissements et préparer sereinement votre avenir financier. Parmi les piliers qui composent ce système, le deuxième pilier occupe une place prépondérante. Pour connaître le rendement de vos cotisations LPP, l'un des points à considérer est le taux d'intérêt du 2ème pilier. Ce taux influence directement le rendement de vos avoirs de prévoyance professionnelle, impactant ainsi vos économies pour la retraite. En 40 ans, le taux du 2e pilier a considérablement chuté. Yonico vous éclaire sur les récents ajustements des taux d'intérêt, le cadre législatif et les implications pour votre situation d’assuré, afin de vous permettre d'optimiser votre plan de prévoyance.

Comment est fixé le taux d'intérêt du 2ème pilier ?

Comme pour de nombreux placements financiers, le 2ème pilier est lui aussi rémunérateur. La rémunération des produits de placement (dans notre cas de prévoyance) s'effectue par le biais de ce que l'on appelle le taux d'intérêt. Le taux déterminé est appliqué sur la somme cotisée et vous permet de générer des intérêts cumulables avec votre épargne.

Distinction entre part obligatoire et surobligatoire

Avant d'évoquer le taux d'intérêt du 2ème pilier, il convient de distinguer ses deux composantes principales.

  • Part obligatoire : relève de la Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP). Ici, un taux d'intérêt minimal est fixé par le Conseil fédéral. En 2024, ce taux est établi à 1,25 %. Toutes les institutions de prévoyance doivent au moins le verser sur cette part de l’avoir de vieillesse.

  • Part surobligatoire : concernant les avoirs au-delà du minimum légal. Les caisses de prévoyance fixent elles-mêmes le taux d'intérêt, tenant compte de leurs performances financières annuelles. Ce taux peut être plus élevé que celui de la part obligatoire.

Calcul et ajustement du taux d'intérêt minimal

Chaque année, le Conseil fédéral se réunit à l'automne pour déterminer le taux d'intérêt minimal applicable l'année suivante. Ce taux est proposé après consultation d'un groupe d'experts. Depuis l'instauration de la LPP en 1985, où le taux initial était de 4 %, des ajustements ont été faits pour répondre aux conditions économiques, y compris l'inflation et la croissance des revenus. Ce taux a connu une baisse progressive, stabilisant à 1 % en 2017.

Le pourcentage minimal décidé par le Conseil fédéral représente la rémunération minimale que les institutions de prévoyance doivent attribuer aux avoirs de vieillesse au titre de la part obligatoire.

Cependant, les caisses peuvent appliquer un taux plus élevé, surtout si leurs rendements surpassent les attentes et si leurs passifs le permettent. Certaines institutions optent fréquemment pour un taux supérieur à la norme pour encourager une épargne plus fructueuse. Le choix de votre institution de prévoyance revient à votre employeur (sauf en ce qui concerne les travailleurs indépendants), par ailleurs si vous avez des avoirs LPP sur un compte de libre passage, vous avez la possibilité de choisir votre caisse de prévoyance afin de profiter d'un taux avantageux. Yonico peut vous aider dans vos démarches, demandez l'avis de nos experts !

Importance du taux d'intérêt sur la retraite

Le taux d'intérêt choisi, surtout s’il dépasse le minimum légal, peut avoir un impact significatif sur la somme finale perçue à la retraite. Par exemple, une performance moyenne de 1 % par an sur une carrière entière peut améliorer les rentes futures de 30 %, soulignant l'importance des décisions prises par les institutions de prévoyance quant à la rémunération des avoirs de vieillesse.

En maîtrisant ces aspects, tous les assurés peuvent mieux anticiper l'évolution de leur épargne et prendre des décisions stratégiques pour optimiser leur retraite.

Quelle est la différence entre le taux de conversion et le taux d'intérêt ?

Afin de comprendre le fonctionnement du 2ème pilier suisse, il est nécessaire de dissocier le taux de conversion du taux d'intérêt. Bien qu'ils soient interconnectés, ces deux taux remplissent des fonctions distinctes et ont des impacts différents sur vos prestations de retraite du 2ème pilier.

Taux de conversion

Le taux de conversion détermine le montant de la rente annuelle que vous recevrez une fois à la retraite, basé sur le capital vieilli accumulé. Voici comment cela fonctionne :

  • Taux de conversion minimal (part obligatoire) : fixé par la loi à 6,8 %, il s'applique aux avoirs de vieillesse obligatoires. Ce pourcentage est utilisé pour convertir le capital de vos avoirs vieillesses en une rente annuelle garantie à vie.

  • Taux de conversion pour la partie surobligatoire : décidé par le Conseil de fondation de chaque institution de prévoyance. Ce taux est généralement inférieur au taux obligatoire et varie en fonction des politiques internes des institutions. Par exemple, certaines institutions choisissent un taux unifié pour les parties obligatoire et surobligatoire.

Le taux de conversion sert essentiellement à calculer le montant de votre épargne retraite LPP. Lorsque la rente est fixée, elle ne change pas, garantissant une sécurité financière stable.

Taux d'Intérêt

Le taux d'intérêt, quant à lui, concerne la croissance de votre capital vieillesse avant la retraite. Il représente le rendement attribué à votre épargne chaque année :

  • Part obligatoire : rappelons-le, un taux d'intérêt minimal est fixé par le Conseil fédéral, que toutes les institutions de prévoyance du pays doivent respecter. En 2024, ce taux est fixé à 1,25 %.

  • Part surobligatoire : ici, les caisses de prévoyance peuvent déterminer le taux d'intérêt selon leurs performances financières. Ce taux peut être plus élevé si l'institution réalise de bons rendements.

Le taux d'intérêt influence directement l'accumulation de votre capital avant l'âge de la retraite, alors que le taux de conversion intervient ensuite pour calculer la rente sur la base de ce capital accumulé.

Résultats pratiques et compréhension

En termes pratiques, un taux de conversion élevé signifie une rente annuelle plus généreuse, tandis qu'un taux d'intérêt élevé favorise l'accroissement de votre capital avant votre retraite. La combinaison de ces deux éléments est à prendre en considération pour optimiser vos prestations de retraite du 2ème pilier. Comprendre leur distinction et leur interaction vous permet de mieux planifier votre stratégie d'épargne et de prendre des décisions éclairées pour votre avenir financier.

Taux d'intérêt minimum LPP historique et évolution

Depuis l'instauration du système de prévoyance professionnelle en Suisse, le taux d'intérêt minimum LPP est le paramètre qui valorise les avoirs de vieillesse. Fixé par le Conseil fédéral, ce taux garantit un rendement minimal sur la part obligatoire du 2ème pilier, sa détermination repose sur plusieurs considérations économiques et financières.

Définition et base de calcul

Conformément à l'article 15 de la loi LPP, le taux d'intérêt minimal est déterminé par le Conseil fédéral qui se base sur :

  • l'évolution des rendements des placements usuels : obligations de la Confédération, actions, obligations et immobilier, ces éléments forment l’assiette de comparaison des rendements du marché.

  • la consultation d'experts : la Commission fédérale de la prévoyance professionnelle et les partenaires sociaux sont régulièrement consultés pour évaluer les ajustements nécessaires.

Ce taux est mentionné à l'article 12 de l'ordonnance sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité, et est réévalué au moins tous les deux ans.

Historique du taux d'intérêt minimal LPP

Le taux d'intérêt minimal LPP a subi de nombreuses fluctuations, influencé par les conditions économiques nationales et internationales :

  • 1985-2002 : stable à 4,00 %, ce taux offrait un rendement attractif aux assurés durant près de deux décennies.

  • 2003 : réduction à 3,25 % introduisant une phase de baisse progressive.

  • 2004-2008 : le taux a varié entre 2,25 % et 2,75 %, reflet de l'évolution des rendements financiers.

  • 2009-2013 : des baisses significatives, atteignant 2,00 % puis 1,50 %.

  • 2014-2015 : léger rebond à 1,75 % avant une nouvelle diminution.

  • 2016-2023 : stabilisation autour de 1,00 % à 1,25 %, conséquence des faibles taux d'intérêt globalisés et des performances variables des marchés financiers.

Cet historique montre une tendance à la baisse du taux d'intérêt minimum LPP, en parallèle avec l'environnement de taux bas persistant sur les marchés financiers mondiaux. La gestion prudente et la diversification des investissements restent essentielles pour maximiser le rendement des caisses de prévoyance, tout en respectant le cadre légal fixé par la LPP.

Comment est assuré le salaire par la LPP ?

Le deuxième pilier de la prévoyance en Suisse, régulé par la Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP), a pour objectif de garantir une qualité de vie similaire à celle que vous aviez avant la retraite. Cependant, les mécanismes de calcul du salaire assuré peuvent parfois laisser des lacunes qui nécessitent d'être comblées par des stratégies d'optimisation de patrimoine, car notez qu'il existe, parfois, une différence non négligeable entre le montant de votre salaire et le salaire réellement assuré par la LPP.

Calcul du salaire assuré

L'une des principales réalités de la LPP est que le salaire pris en compte pour les cotisations de prévoyance n'est pas toujours équivalent au salaire brut que vous percevez. Voici les points clés à retenir :

  • Plafond de salaire assuré : les employeurs sont obligés d'assurer un salaire maximal de CHF 88’200 par an. Si vous avez un revenu supérieur, disons CHF 120’000, il est possible que seulement CHF 88’200 soient pris en considération pour le calcul de vos cotisations de prévoyance. Ainsi, vos cotisations sont basées sur un salaire inférieur à votre revenu réel.

  • Déduction de coordination : à cela s'ajoute une autre composante importante, il s'agit de la déduction de coordination de CHF 25’725, au titre du 1er pilier (AVS). Cette déduction réduit encore le salaire sur lequel les cotisations sont prélevées. Par exemple, avec un salaire de CHF 120’000, le salaire effectivement assuré pourrait chuter à CHF 62’475 après cette déduction, si la base du salaire assuré est de CHF 88'200.

Avec ces éléments, à l'âge de 40 ans et un taux de cotisation de 10 %, vous ne cotiserez que sur CHF 62’475, soit une cotisation annuelle de CHF 6’247.50, bien en deçà de ce que vous auriez pu prétendre pour un revenu de CHF 120'000. Rassurez-vous, tous les employeurs ne pratiquent pas ces techniques douteuses.

Importance de l'optimisation de son patrimoine

Face à ces limitations, optimiser son patrimoine pour s'assurer une retraite confortable revient presque à une obligation. Voici quelques stratégies possibles :

  • Épargne complémentaire : envisager des placements dans des produits d'assurance ou d'autres instruments financiers pour combler les lacunes de votre prévoyance.

  • Rachats volontaires dans le 2ème pilier : cela permet de maximiser votre capital de retraite, en rachetant des années de cotisation manquantes.

  • Diversification des investissements : investir dans l'immobilier, des actions ou des fonds, pour accroître votre capital personnel en dehors des dispositifs de prévoyance.

Optimiser votre patrimoine n'est pas seulement une question de sécurité financière, c’est aussi un moyen de maintenir voire d'améliorer votre niveau de vie à la retraite. Dans un contexte où le 2ème pilier s'adapte difficilement aux réalités économiques actuelles, ces stratégies vous permettront de combler les éventuels déficits de votre couverture de prévoyance.

Venez nous rencontrer pour en discuter

Peut-on optimiser le taux d'intérêt du 2ème pilier sur un compte de libre passage ?

Lorsqu'on quitte une caisse de pension avant l'âge de la retraite, par exemple lors d'un changement d'emploi, le capital accumulé est transféré sous forme de prestation de libre passage. Au lieu d'être laissé pour compte, ce montant peut être stratégiquement placé pour optimiser son rendement.

Gestion de la prestation de libre passage

Une prestation de libre passage représente les fonds de prévoyance accumulés. Il est important de veiller à ce que ces fonds soient correctement transférés.

Si vous changez d'employeur, normalement, votre capital sera déplacé vers la caisse de pension de votre nouvel employeur. Nous vous conseillons de veiller à ce que le transfert soit fait.

Si aucun transfert immédiat n'est possible, ouvrez un compte de libre passage dans une banque ou une assurance en Suisse. Ce type de compte stocke vos fonds jusqu'à votre prochaine affectation professionnelle ou la retraite.

Ne pas gérer activement cette transition peut mener à un transfert par défaut de vos fonds à la Fondation institution supplétive LPP, ce qui peut ne pas être optimal pour le rendement de vos avoirs.

Optimisation des taux d'intérêt

Bien que les taux d'intérêt pour les avoirs de prévoyance soient généralement bas, il existe des solutions pour améliorer le rendement sur votre compte de libre passage :

  • Choisir une institution avec un taux avantageux : certaines banques et assurances offrent des taux plus attractifs que la moyenne pour les comptes de libre passage. Prenez le temps de comparer les offres sur le marché ou demandez conseil à Yonico.

  • Regroupement des comptes de libre passage : si vous disposez de plusieurs comptes, les regrouper peut simplifier la gestion et potentiellement bénéficier d'une offre plus compétitive en termes de taux d'intérêt. Là encore, Yonico peut vous aider dans la recherche de vos comptes de libre passage afin de les regrouper.

Considérations lors de décisions internationales

Envisager de quitter la Suisse influence également la gestion des fonds de libre passage :

  • Pays de l'UE/AELE : la part obligatoire reste en Suisse, mais la part surobligatoire peut être retirée en espèces, lorsqu'une assurance sociale obligatoire est en vigueur dans le pays d'accueil.

  • Pays non membres de l'UE/AELE : la possibilité existe de retirer l'intégralité du capital, mais des implications fiscales telles que l'imposition à la source et l'aval du conjoint peuvent s'appliquer.

Optimiser vos choix d'investissement concernant la prestation de libre passage est essentiel pour protéger votre patrimoine et améliorer votre future rente. En étant proactif et en explorant les options disponibles, il est possible de maximiser le rendement de votre compte de libre passage même dans un environnement de taux d'intérêt bas.

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